« Et voilà, tralala,
Zut à celui qui le lira ! »
Le mot « Ferdydurke » n’apparaît que dans le titre du roman, pas une seule fois dans le texte.
Witold Gombrowicz n’a jamais dévoilé le mystère du titre : tantôt il prétendait qu’il l’avait choisi parce qu’il ne signifiait rien et qu’il était difficile à prononcer en polonais, tantôt il avouait avoir trouvé un nom au hasard dans un journal anglais.
En 1984, Bogdan Baran a émis l’hypothèse que le titre provienne du roman de Sinclair Lewis, Babbitt, qui a été traduit en polonais au début des années trente.
« Devinez qui j’ai rencontré l’autre soir au restaurant De Luxe ? Je vous le dis tout de suite ! Notre vieil ami Freddy Durkee, qui était, il y a quelques années, un employé indolent de la société de navigation où j’étais moi-même employé... On l’appelait en plaisantant « Monsieur Marmotte ». Il était alors si timide qu’il avait une peur folle du directeur et qu’il ne pouvait jamais donner son meilleur rendement. »
Sinclair Lewis, Babbitt, chapitre VI |
Cette origine du titre du roman a été confirmée en 2000 par le professeur Henryk Markiewicz qui avait retrouvé Oreilles, une nouvelle méconnue de Witold Gombrowicz datant de 1935 et un pastiche évident d’un fragment de Babbitt. Dans ce court texte apparaît le personnage du vieux Ferdy Durkee, vendeur de magasin terrorisé par le propriétaire M. Mose-man. Ferdy parvient à humilier celui-ci en le taquinant et finalement le fait déshabiller complètement.
Les explications sur le titre du roman se trouvent dans l’édition de Ferdydurke des Œuvres complètes, réd. Włodzimierz Bolecki, Wydawnictwo Litetarckie, 2007 (pp. 402-407). Cette édition comprend également la nouvelle Oreilles (pp. 263-265).