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« Une simple question se pose : quelqu’un qui pendant plusieurs années accomplit la tâche d’un fou, n’est-il pas réellement fou ? A quoi bon être sain si mes actes sont malades ? »

Le Mariage est la deuxième pièce de théâtre de Witold Gombrowicz, écrite après Yvonne, princesse de Bourgogne (1938) et avant Opérette (1967).


Witold Gombrowicz lui-même a qualifié cette pièce de « mystique Missa solemnis ». Ce drame se réfère aux œuvres de Shakespeare, surtout à Hamlet.

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La mise en scène de Jerzy Jarocki, Teatr Stary de Cracovie, 1991. Jerzy Radziwilowicz dans le rôle de Henryk.


Commencé à Buenos Aires pendant la guerre et terminé en 1948, Le Mariage a d’abord été publié en langue espagnole sous le titre El Casamiento (éditions EAM, Buenos Aires, 1948) avant de paraître en langue polonaise à l’Institut littéraire, Paris, 1953, dans le même volume que Trans-Atlantique.
La traduction en espagnol a été faite par ses amis Alejandro et Sergio Rússovich, avec la collaboration de Witold Gombrowicz lui-même.
La publication a pu avoir lieu grâce au soutien financier d’une autre amie argentine : Cecilia Benedit Debenedetti.

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L’édition originale espagnole, Buenos Aires, 1948. L’édition polonaise avec "Trans-Atlantique", Varsovie, 1957.


De 1948 à 1953, le texte polonais n’existait qu’en quelques exemplaires dactylographiés que Witold a envoyés au philosophe Martin Buber en Israël, à sa sœur Irena et à ses amis en Pologne, tels Jarosław Iwaszkiewicz et Adam Mauesberger.
En 1949, Witold Gombrowicz s’inspira du texte espagnol pour traduire Le Mariage en français avec l’aide de deux étudiantes françaises et d’un journaliste français, M. Debeney de Paris-Match à Buenos Aires. Cette traduction dactylographiée et imprimée sur stencil - dont le texte n’a jamais été retrouvé - a été envoyée, entre autres, à André Gide, Jean-Louis Barrault et Albert Camus.

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L’affiche de Franciszek Starowieyski, 1975.


En Pologne, Le Mariage fut publié pour la première fois en 1957 pendant la courte période de libéralisation du régime communiste, dans le même volume que le roman Trans-Atlantique aux éditions Czytelnik de Varsovie.
A cette occasion, Witold Gombrowicz a apporté quelques modifications à son texte. C’est cette édition revue et corrigée qui sert de référence aux traductions étrangères de la pièce.
Ce n’est qu’en 1965 que Le Mariage sera finalement publié en français, dans la traduction de Georges Sédir et Koukou Chanska (éditions Julliard, collection « Les lettres nouvelles » de Maurice Nadeau).


« Entre nous, un homme moderne doit être incomparablement plus souple : l’homme moderne sait qu’il n’y a rien de stable, qu’il n’y a rien d’absolu et que tout se crée instantanément, se crée entre les hommes... se crée... »

« “Le Mariage” est un rêve. Le rêve d’Henri, soldat polonais durant la deuxième guerre, qui se trouve quelque part en France, dans l’armée française, en train de se battre contre les Allemands. A l’intérieur de ce rêve se font jour les inquiétudes d’Henri pour sa famille, perdue là-bas au fond de la Pologne, mais aussi les inquiétudes plus essentielles de l’homme contemporain à cheval sur les versants de deux époques. »
Testament. Entretiens avec Dominique de Roux


Si Yvonne, princesse de Bourgogne est la pièce de Witold Gombrowicz la plus connue dans le monde, Le Mariage reste son œuvre la plus jouée en Pologne.

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La mise en scène de Jorge Lavelli, Berlin, 1964. La scénographie est de Krystyna Zachwatowicz. Photos : Renate von Mangoldt.


« Le plus difficile, c’est de faire comprendre que “Le Mariage” n’est pas la transposition artistique d’un problème ou d’une situation (comme la France, par exemple, nous y a accoutumés), mais - orientée il est vrai dans une direction bien définie - une franche décharge, une libération de notre imagination. Cela ne veut pas dire que “Le Mariage” ne comporte pas une histoire concrète, en l’occurrence le drame de l’homme moderne dont l’univers est tombé en ruine, qui voit (en rêve) sa maison changée en auberge, et sa fiancée en fille publique. »
Journal, 1954


« En vain j’essaie de sortir de moi pour te rejoindre,
Pour vous rejoindre.
Je suis emprisonné
Je suis prisonnier, bien qu’innocent. »

La mise en scène du Mariage par Jorge Lavelli en 1963 marque l’entrée de Witold Gombrowicz dans l’histoire du théâtre mondial. Elle a remporté le premier prix du Concours des Jeunes Compagnies en juin 1963. Dès janvier 1964, le spectacle est monté au Théâtre Récamier à Paris, suscitant un grand intérêt critique et public.

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Les dessins de Jerzy Grzegorzewski pour une mise en scène jamais réalisée, 1962.


Le théâtre de Witold Gombrowicz a fait son entrée officielle sur les scènes polonaises en 1974, quand Rita Gombrowicz en a autorisé les mises en scène, tout en préservant son œuvre de la censure communiste.

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"Le Mariage" dans la mise en scène de Waldemar Zawodzinski, Lodz, 2007.


Jerzy Jarocki est le metteur en scène de cette première polonaise au Teatr Dramatyczny de Varovie. Jarocki avait déjà monté Le Mariage - vite interdit - en 1960 à Gliwice. Il réalisera encore plusieurs mises en scène du Mariage, une adaptation de Cosmos ainsi qu’un spectacle montage Błądzenie (Errances) basé sur la vie et l’œuvre de Witold Gombrowicz.